La conversion des moyens de transport vers un cadre durable, respectueux à la fois de l'environnement et de la santé des habitants de la planète, est l'un des plus grands défis de ce siècle. Les transports routiers, maritimes, aériens et dans une large part, ferroviaires ont eu besoin, pour se développer, de puiser largement dans les ressources fossiles. Le transport reste en effet l'un des secteurs les plus consommateurs d'hydrocarbures. Bien que l'essor des transports ait été l'un des facteurs essentiels de la Révolution Industrielle depuis cent cinquante ans, permettant par là-même, à de nombreux pays de sortir de la pauvreté, il a aussi contribué à la détérioration de la qualité de l'air dans de nombreuses villes du monde et à l'augmentation des rejets de CO2, donc au réchauffement climatique.

Pour les décennies à venir, les pouvoirs publics tant locaux que nationaux, voire supranationaux, se mobilisent pour inciter les acteurs du secteur du transport à renouveler en profondeur leur flotte de véhicules, vers des motorisations propres. Les particuliers sont aussi concernés, à travers le durcissement des normes d'émissions auxquelles sont soumis les constructeurs automobiles. Citons quelques exemples. L'UE vient de décider de réduire de 30% les émissions des camions d'ici à 2030. Et les marchés publics de bus devront comporter jusqu'à 45% de véhicules "propres" en 2025. Ainsi, en Europe, mais aussi en Amérique du Nord et en Asie, de nombreuses municipalités imposent des zones de faible émission en centre-ville.

Ce changement rapide entraîne une remise en cause des modèles de conception, de production et d'utilisation des moyens de transport tels que nous les avions connus tout au long du 20ème siècle. De surcroît, l'avènement de l'intelligence artificielle introduit progressivement un grand degré d'autonomie de conduite, facteur d'évolution supplémentaire.

Quelles questions essentielles se posent actuellement aux acteurs du transport, routier notamment?

Un premier champ concerne les types de motorisations vertes à choisir, suivant l'utilisation : les alternatives sont le GNV, la batterie électrique (à recharge rapide ou lente, hybride ou totalement électrique), l'hydrogène…Il faut également étudier les modèles de financement et de commercialisation, depuis l'achat jusqu'à la location, et aussi, la mise en œuvre des moyens industriels, les partenariats de développement éventuels ou encore la gestion de l'ensemble du cycle de vie, depuis la fabrication jusqu'au recyclage (véhicules, batteries…)